Sick Beat (Anthéa, Crovus, Namduk)

Messages : 147 Date d'inscription : 17/06/2012

-"Ma chérie, vient nous allons être en retard"

Mr. Lewbonski appelle sa fille depuis le salon de la suite présidentielle alors que la porte de la chambre de sa fille est fermée et que cette dernière a son casque sur les oreilles. Montant les escaliers tout en finissant de boutonner sa chemise Armani, l'ancien DJ continue:

-"Aller ma chérie. C'est la grande ouverture du club My Alibi aujourd'hui. Nous ne pouvons être en retard."

Toquant à la porte, il continue, forçant un peu la voix mais ne se permettant tout de même pas de pénétrer dans le sanctuaire de sa fille... Les jeunes femmes sont comme ça... Mais sa fille, en plus, était vraiment spécial. Il avait appris à vivre avec, mais il restait tout de même un soupçon de peur qui parfois restait dans sa voix lorsqu'il la grondait. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui il avait un client important, Mr. Park, qui ouvrait son gigantesque Club au beau milieu de Séoul. My Alibi était un monstrueux établissement, le plus grand de Corée du Sud. Bâtit sur dix étages, chacun de plusieurs milliers de mètre carrés, ce méga-club cherchait à faire de la concurrence aux nouvelles boîtes japonaises et conglomérat chinois avec encore plus d'innovation et de rêve de grandeur. Ces méga-clubs étaient vraiment à la mode et le gratin de la jeunesse fortuné venait de plus en plus souvent dans ses établissements qui servait de restaurant, de love-hotel, de bar, de club, de club de strip-tease, de karaoké etc... Toutes ses activités liéà la nuit, 24h/24, 7 jours sur 7 sans une ambiance délétère, inaltérable des baffles qui explosent les tympans, des substances qui explosent les neurones...

Bref My Alibi, c'était un client monstrueux et les nombreuses discussions qu'il a eu avec Mr. Park (et surtout les contrats qu'ils ont signés) l'avaient rassuré sur le fait qu'il ne perdait pas son temps et qu'il fallait sortir le grand jeu. Etre présent aux évènements et enclenché des partenariats privilégiés, voilà ce qu'il fallait pour continuer à progresser dans l'univers de la musique. Et pour Mr. Park, il valait mieux sortir le grand jeu. Il n'aimait pas sortir Anthéa, mais elle avait l'âge à présent et il ne pouvait la cacher plus longtemps. Un jour peut être héritera-t'elle du business. Il faut qu'elle s'habitue à cette vie, que les gens la connaissent, qu'elle se montre un minimum... Du moins si ces satanés hommes en noirs lui foutent la paix.

-"Ma chéri, s'il te plait prépare toi. Tes gardes du corps ne vont pas tarder, j'espère que tu ne va pas leur réserver un mauvais accueil."

L'Organisation avait envoyé deux types en plus des gars qui les filait déjà. Les meilleurs il parait... Des emmerdeurs qui vont vouloir mettre son nez dans ses affaires. Et bien qu'il avait conclu de nombreux deal pour la société Lewb, cet évènement était vraiment le moment de conclure. Voilà ce qu'il avait dit aux hommes en noirs pour justifier le déplacement de sa fille. Il regarde sa montre 22h05. Et voilà, deux autres zigotos qui attendent normalement dans le hall de l'hôtel 5 étoiles que mademoiselle veulent bien sortirent de sa chambre un minimum habillé.

Toquant à nouveau, il prévient
-"Attention, j'entre..."

Il ouvre la porte...

HRP

Spoiler:

"Papa !!"

La voix irritée de la jeune fille se fait entendre alors qu'elle se retourne vers la porte, détachant son regard de son reflet. Elle regarde son père l'air contrarié. Anthéa se débattait depuis plusieurs minutes avec un nœud de cravate. Son père rigole franchement, oubliant à quel point les adolescents peuvent être excessivement susceptibles.

"Je vois le problème !"

Nick s'approche de sa fille boudeuse et attrape la pauvre cravate martyrisée, il l'aide ne lui laissant pas le choix. J'en rajoute une couche quant à son agacement :

"Je t'avais dit de lui demander..."

Elle soupire devant l'efficacité de son père à faire en 30 secondes ce qu'elle n'a pu faire en 20 minutes et je suppose que ma remarque joue aussi son effet. En vérité la jeune fille est anxieuse et stressée d'aller à cette soirée. Elle ne m'a rien dit mais je l'ai vu venir à des kilomètres : elle traînait des pattes pour se préparer ! Trop de poids sur les épaules de cette gamine. Peut-être que je pourrais lui faire profiter de mon aide... Je souris à à cette pensée. J'ai hâte de plonger enfin dans ce milieu, de pouvoir enfin mettre un pied dans les affaires, ce n'est que le commencement d'un plan longtemps attendu...

Le père scrute sa petite fille d'un air protecteur, l'homme doit être nerveux de la plonger dans la marre aux requins. C'est vrai qu'elle est mignonne, elle a l'air vulnérable. Elle porte une chemise blanche et classe, une cravate noire et un blazer noir. Pour le bas, une petite jupette blanche, des collants et des ballerines légèrement surélevées. Elle est sobre et jolie, elle n'avait pas le goût aux robes de soirées. Idem pour son maquillage. Peut-être qu'elle espère ne pas se faire remarquer. Ce soir, elle ressemble particulièrement à sa mère, femme à la beauté froide, mais elle reste une enfant, une beauté plus adorable et maladroite.
Son père installe un dernier bijou, la broche de sa fille avec laquelle il bloque cravate et chemise. L'homme lui fait remarquer qu'il est temps d'y aller. Elle attrape un long manteau bleu marine et le suit la boule au ventre.

L'ascenseur luxueux descend les étages, alors qu'elle s'observe encore dans le miroir, à côté de son père, il fait moins de blagues stupides que d'habitude, le genre de blagues qui lui ferait lever ses yeux d'ados au ciel, celles qui pouvaient la fait rire il y a quelques années. Il a l'air concentré, Anthéa mettrait sa main au feu que sa mère lui a fait un briefing corsé quelques heures de cela.

Lorsque les portes de l'ascenseur sonnent, Nick et sa fille s'introduisent dans le hall, ils passent devant un bar qui se trouve au milieu, le comptoir est illuminé de toutes les couleurs, et le sol est constitué de verre sous lequel apparaît un aquarium. Quant à eux ils marchent sur un sol qui s'apparente à du marbre.
Ils longent quelques boutiques de luxe dont le prix des produits n'est même pas affichés -ça ferait vulgaire. Au loin deux silhouettes se font voir.

"Non, sérieux, dis-moi pas que c'est eux..."

Son père soupire, voyant la boulette venir. Anthéa scrute les deux silhouettes : un duo improbable, des Laurel et Hardy... D"un côté un type imposant, grand et solide, d'un autre un vieillard à l'air fébrile.

"Pffff... Ça sert à quoi que je me fasse jolie si je suis entourée de ploucs !"

Le mot "ploucs" finit tout juste de résonner dans l'air alors que les deux Lewboski arrivent devant les deux lascars. Je pars dans un rire tonitruant. J'adore cette gamine !

Elle n'ose pas regarder les deux hommes dans les yeux. Insolente mais pas complétement inconsciente. Son père lui jette un regard noir. Elle regrette déjà, non pas pour les deux hommes mais d'avoir mis son père dans l'embarras. Lorsque son père la présente après lui, elle fait la moue, décidant de se murer dans un silence rageur et hautain dont les adolescents ont le secret...

Messages : 85 Date d'inscription : 13/06/2012 Age : 34

Bientôt une heure. La ponctualité est un bon détecteur d'intentions à ce qu'il parait. On doit donc être à peu près aussi bienvenus qu'un moustique dans une chambre.

Le vieil homme n'éprouvait pas d'agacement, seulement de l'amusement de voir qu'au bout de deux siècles et demi, le comportement humain n'avait pas changé d'un pouce.
Sans compter le fait qu'un être humain passe le plus clair de sa vie à attendre toute sorte de choses, alors au bout de trois vies d'hommes l'attente est devenue comme une vieille sœur toujours à nos côtés quelques soient le temps et le lieu.

Namduk jeta un regard à Crovus, qui semblait commencer à se rouler les pouces.

Et dire qu'il y a deux mois, on était dans une caverne perdue dans la jungle amazonienne à combattre des abominations purulentes tout en baignant dans notre propre crasse, notre sueur et nos vêtements à l'agonie. Et ce soir nous voici à environ dix milles kilomètres de ce lieu enchanteur, habillés pour une soirée mondaine que l'on va passer à escorter une adolescente.

On ne pouvait pas dire que Namduk était particulièrement ravi d'être là. Mais la raison pour laquelle il avait été envoyé continuait malgré tout d'attiser sa curiosité, même si officiellement - bien que ce terme soit à prendre avec des pincettes lorsqu'on parlait de missions de l'Organisation - il était ici pour une mission d'escorte et d'observation.

Après quelques minutes plongé dans ses pensées, le vieux bonze remarqua que l'ascenseur s'était mis à descendre.
Dans l'optique de faire bonne impression afin de faciliter la prise de contact, Namduk révisa rapidement sa tenue: le collier de prière du précédent Dalai-Lama pendait sur une toge de cérémonie bouddhiste orange et rouge qui enveloppait avec grâce et complexité son corps fin et frêle des épaules jusqu'aux chevilles.
A ses pieds il portait paire de sandales de cuir à semelles plates dont les lanières remontaient jusqu'au-dessous du genou le long d'une chaussette blanche à gros orteil séparé.
Hormis son crâne chauve, la seule partie de son corps à nue étaient ses bras qui dépassaient de sa toge, laissant paraître sa peau bronzée et fripée recouvrant fermement des muscles somme toute assez bien dessinés.

Lorsque l'ascenseur eut fini sa course et laissa descendre ses passagers, le moine les jaugea rapidement du regard.
A gauche, le père. Son apparence de businessman ne laissait aucun doute qu'à ses occupations. Costume noir, cravate noire, chemise de première main, boutons de manchettes satinés, le tout sûrement conçu sur mesure.

Un vrai requin habillé en gentleman. Parfait...

A droite, l'adolescente. Habillée sobrement pour une soirée de cette envergure, mais néanmoins rayonnait chez elle un certain charme pour une gamine de son âge.
Le vieillard la dévisageait sans hésitation, essayant de deviner les traces de son ange dans son comportement.

- "Non, sérieux, dis-moi pas que c'est eux..."

- "Pffff... Ça sert à quoi que je me fasse jolie si je suis entourée de ploucs !"

Des ploucs ? Sans même un petit bonjour...soit. Jouons son jeu. Pour faire réagir un adolescent, le meilleur moyen reste de d'être à l'écoute.

Voyant ses hôtes commencer à s'approcher le vieux bonze s'avança vers eux afin de les saluer. Pendant un instant, il crut discerner chez le père la répression d'un réflexe qui l'aurait sans aucun doute poussé à se précipiter pour soutenir le vieillard...jusqu'à ce que le dit vieillard comble la dizaine de mètres entre eux en quelques pas d'une légèreté quasi-surnaturelle.

J'aurais peut-être dû ajouter un petit effet de brise.

Profitant de ce léger effet de surprise, il adressa sans un mot une poignée de main ferme au père puis se tourna vers l'adolescente boudeuse et tout en lui tendant la main, d'un sourire empli de bienveillance il décocha:

- "Bonjour Mademoiselle, M. Plouc, ravi de te rencontrer"

Quittant le siège de l'organisation où j'avais été convoqué pour cette histoire de fillette à protéger, je ne pouvais réprimer les doutes que j'éprouvais. L'Organisation avait très clairement fait une grosse erreur en laissant la fille partir. Si par malheur elle venait à perdre le contrôle les conséquences pourraient être catastrophiques. D'autant plus avec un ange de Raphaël... Plus vicieux n'existait pas.

Ces Anges sont loin d'être stupides, contourner les barrières mentales de la petite aurait dû être un jeu d'enfant, d'autant plus que cette dernière ne bénéficie pas du soutien d'un ordre. Pfffff, un psy pour la suivre? Quelle connerie...

Ruminant ces pensées sombres, je me dirigeais vers mon appartement.
Certains passants me jetaient des regards étonnés, voir inquiets. Après tout, voir un quinquagénaire de 2 mètres de haut et solidement battit se balader en armure de plastacier n'était pas courant. Sans compter que je ne sortais jamais sans emporter Bibi, mon marteau de combat.
La paladine des Veilleurs avait été clair là-dessus, Bibi devrait rester chez moi lors de la prochaine mission, tout comme mon armure. Cette idée m'avait fait hésiter à accepter la mission, toutefois le fait que la gamine ait réussi à résister aussi longtemps à son ange m'intriguait, j'étais curieux de savoir quel stratagème elle avait mis au point pour le garder prisonnier.
Rentrant chez moi, dans un vieil appartement en banlieue New-Yorkaise, une idée me vint à l'esprit.

Attend un peu vieux con, son père est un mec puissant et riche, aucun doute là-dessus, peut être que son ange attend juste le bon moment pour la posséder?

Cette idée était tellement sensée qu'elle me fit horreur. Sortant un Scotch 12 ans d’âge de mon placard à spiritueux, je m'en servis un verre que j'avalais d'une traite, puis un deuxième que je commençais à boire tout en réfléchissant.

Il faudra que je me montre prudent avec cette gamine, mais bon sang je n'ai aucune idée de la façon de m'y prendre avec une ado moi... Espérons que Namduk saura la gérer...

Regardant mon hollomontre, je constatais qu'il était temps que je me prépare. Rechignant à l'idée de devoir m'habiller "correctement" je me dirigeais vers mon placard et appuyais sur le bouton secret qui permettait d'ouvrir le pan de mur situé de l'autre côté de la pièce. Je déposais alors Bibi sur son présentoir et enlevais mon armure pour la placer sur son support.

Rappuyant sur le bouton secret, j'en profitais pour choisir le seul costume trois pièce présent dans ma garde-robe. Je ne l'avais mis qu'une seule fois et je me souvenais avoir détesté ça.

Quand il faut, il faut ! Me dis-je en déposant le costume sur le lit pour me diriger vers la salle de bain.

Après une rapide douche, je pris un instant pour observer mes tatouages. Mon corps devenait une véritable œuvre d'art, l'expression de ce que j'étais vraiment. Les ailes dans mon dos me rappelaient sans cesse que je n'étais plus humain. La croix recouverte de barbelée que j’arborais à la cuisse quant à elle était là pour symboliser le fait que même dans la mort les paladins ne sont pas libres, c'est lorsque nous affrontions une mort certaine que nos êtres intérieurs prenaient le contrôle. Sauf si nous étions digne et suffisamment résistants. Admirant mes autres tatouages, tout en coiffant mes cheveux blancs en queue de cheval, mon regard s’arrêta sur le plus récent. La tête d'Aliphax, que j'avais décidé de me faire tatouer sur l’intérieur de l'avant-bras droit me défiait, réveillant en moi le souvenir de notre dernière mission. Tant d'horreurs avaient été faites par cette déjection de l'enfer, son sort avait été bien mérité.
Finissant le reste de scotch qui restait dans mon verre, je me lançais dans l'éprouvante entreprise qui devait faire de moi quelqu'un de respectable.

Après avoir enfilé le pantalon que je trouvais incroyablement inconfortable, j'entrepris de mettre ma chemise.

Bon sang, j'ai l'impression d'être une sardine dans ce truc ! Impossible de bouger mes bras à plus de 70% de leur mouvement normal, qui est l'imbécile qui a inventé ces trucs !?!

Passablement agacé, j'enfilais le veston puis je me retournais vers le miroir.

J'aurais dû porter ça lors de la mission en antarctique, j'aurais pu me dissimuler parmi les pingouins comme ça ! pensais-je, mi amusé mi blasé.

Attrapant la cravate, je me dis:

Faut pas déconner quand même, j'ai assez fais d'efforts pour aujourd'hui.

Attrapant mes mocassins dans la penderie, je les enfilais avec une grimace puis je sortis de l'appartement.

Le taxi me déposa devant ce que je pris tout d'abord pour un hôtel. Ce n'est qu'au moment où le majordome m'ouvrit la porte que je compris à quel point le père de la gamine était riche, et aimait le montrer !
Tout ce qui m'entourait était fait pour impressionner. Faisant quelque pas en regardant les dorures du plafond, je manquais de trébucher lorsque je vis que le sol en dessous de moi était un aquarium. Par précaution je me mis à marcher sur les jointures des carreaux en me dirigeant vers Namduk, déjà assis sur l'un des canapés.

Prenant place en face de lui je lançais:

- Salut vieux frère, sympa ta tenue ! Pas discret, mais sympa ! Accompagnant ma déclaration d'un clin d'œil.
Je savais que Namduk m'aimait bien, il avait beau être un sanskri, nos heures passées à méditer nous avait rapproché. Même si j'étais persuadé de ne jamais pouvoir comprendre les motivations du vieux sage.

Plus d'une heure passa. Je commençais à être vraiment agacé par ce retard, si j'avais su je me serais arrêté manger une côte de cyberboeuf en chemin. Ça avait beau être de la viande de culture je trouvais le goût plutôt bon, surtout dans le petit resto en dessous de chez moi, leur recette était inimitable.

L’ascendeur se mit une fois de plus en marche.

Ces gens vivent vraiment dans un autre monde. Non mais franchement, un ascenseur dans une maison...

Je constatais alors qu'il s’arrêtait à notre étage. Observant l'homme qui se dirigeait vers nous, je constatais qu'il correspondait au genre de personne que je m'attendais à voir. Se tenant droit, vêtu d'un costard, et transpirant le mépris. Un riche quoi.
Alors que je repensais à mon propre appartement miteux mon regard fut attiré vers la fillette qui semblait véritablement contrariée.

- "Non, sérieux, dis-moi pas que c'est eux..."

- "Pffff... Ça sert à quoi que je me fasse jolie si je suis entourée de ploucs !"

Ça commence fort Me dis-je.

Mais cette gamine n'avait aucune idée de qui elle parlait. Décidant de lui passer cet écart, je me levais, attendant qu'ils arrivent à moi.

Mais Namduk prit les devant, se dirigeant vers le duo avec ce style que seul lui maîtrisait.
Alors qu'il approchait, je vis les joues de la fille se teinter de rouge, elle avait compris qu'on l'avait entendu. Le père, manifestement décontenancé par le mouvement de Namduk ne dit rien alors que le moine lui serra la main. Ce dernier se tourna alors vers Anthéa et lui dit:

- "Bonjour Mademoiselle, M. Plouc, ravi de te rencontrer"

J'éclatais de rire intérieurement, le vieux moine était décidément plus drole en société que lors de nos entraînements!

Marchant en direction du groupe, je m'essuyais la main sur mon pantalon. Arrivé à hauteur du père je lui tendis la main.

Ayant repris ses esprits il me la serra, lançant au passage un regard désabusé empli de mépris. Soutenant son regard un instant, je me tournais alors vers Anthéa et lui tendis la main. D’un ton rassurant pour lui faire comprendre que je n’avais pas été vexé par sa remarque je dis:

- Bonsoir mademoiselle, moi c'est Crovus, à ton service.

Anthéa serre la main du vieil homme.
"Franchement Leo... Y a pas plus nase que de rire à une insulte, y a que les vieux qui font ça.
-Hum..."

"B'jour, je suis Anthéa"

Elle sourit légèrement, de manière mi-amusée mi-moqueuse.
Je reste pensif. Nous avons tous été étonné par le mouvement du vieux moine.
"C'est un sanskrit tu sais... Il est encore plus vieux que ce que tu ne crois
-Ah bon ? Genre plus de 100 ans ?
- Oui
- Dur..."

Elle serre ensuite la main de l'autre homme, la voyant plus disparaitre au creux de la sienne qu'autre chose. Elle parait minuscule à côté de lui, c'est sûrement ce qui incite les deux hommes à la traiter comme une petite chose fragile. Je ne peux pas m'empêcher de réfléchir. Il m'étonnerait que la congrégation nous ait envoyé des "ploucs" comme dirait Anthéa. C'est qu'ils ont peur, ils pissent dans leurs frocs pour parler comme la miss. Parce que si l'argent de son père se retrouve entre mes mains... Les deux envoyés ne sont pas des faiblards, et ils feront un rapport final quant à la soirée. Je dois endormir leur méfiance, ne pas me manifester, ne pas montrer mon intention de sortir. Ma réflexion dure jusqu'à notre entrée dans la voiture.

"Anthéa, ne leur parle pas de moi.
-Quoiiii ? T'es timide ?"
Elle se fiche de ma gueule, mais elle n'est pas stupide, elle comprend très bien qu'ils ne sont pas là pour jouer. J'ai besoin de préciser ma pensée :
"Tu veux retourner à la congrégation ?
-... Non."

Anthéa et son père montent au fond, tournant le dos à la route et au conducteur, les deux gorilles se positionnent face à eux. La voiture est belle, la banquette est en cuir et confortable. Autant Nick et sa fille se fondent parfaitement dans le décor, autant les deux autres n'y sont pas particulièrement adaptés.

"Leo ? C'est une ambiance d'enterrement..."
Effectivement, la voiture est silencieuse.
"Mon casque me manque..."

L'adolescente se tourne vers un bouton à côté d'elle et l'actionne. Elle parle en anglais dans vers une sorte d'interphone.
"Vous pouvez mettre de la musique ?"
Une musique à la mode retentit, le genre de musique qui débarque sur les ondes radio 3 fois par heure. Anthéa l'écoute beaucoup en ce moment.
http://hypem.com/track/20cke
"Cool !!"
La gamine bouge légèrement la tête en rythme pendant que son père se déride un peu. Il doit remercier sa fille pour améliorer l'ambiance pesante et ce genre de musique lui fait du bien.

Messages : 85 Date d'inscription : 13/06/2012 Age : 34

"B'jour, je suis Anthéa"

Bien, c'est pas trop mal pour des présentations où nous n'étions pas les bienvenus.

Malgré son ton penaud, Namduk put discerner de l'amusement dans le sourire de la jeune fille.

Mais il y a autre chose. Dans son regard...je n'arrive pas à savoir quoi mais ça me rappelle quelque chose.

Tout en avançant vers la voiture avec les autres, ce petit détail continuait d'interpeller Namduk.

Le vieux moine était si perdu dans ses réflexions qu'il remarqua à peine l'aspect luxueux de la voiture dans laquelle il venait de monter.
Durant le trajet, il ne pouvait s'empêcher de dévisager Anthéa. Elle ne parlait pas beaucoup, sans doute par excès de timidité après sa sortie de tantôt, mais elle avait surtout le regard fixe par intervalles de une ou deux secondes.

Visiblement, l'ambiance austère et inconfortable qui régnait dans la voiture avait eu raison d'elle.

- " Vous pouvez mettre de la musique ?"
Et une musique commerciale au possible de mugir par les haut-parleurs de la voiture. Comme tout adolescent, la jeune fille se fondait dans la société en suivant la mode, consciemment ou non.

- " Cool !!"

Il y a deux cents ans c'était bien la même chose. Les adolescents ont toujours eu ce besoin de se faire accepter. A l'époque, en Asie, ils voulaient prouver leur honneur au combat ou bien se prouver être à la hauteur d'être une épouse.
Maintenant ces aspects sont passés sur le suivi de la mode vestimentaire et musicale pour prouver leur appartenance à un groupe et les soirées alcoolisées où les adolescents évaluent leurs forces par rapport à leur résistance à la boisson. Le problème reste le même, seul la manière de le résoudre change.

Problème...résoudre...le vieux moine eu un flashback de ses sessions d'entrainement avec son ami Paladin. Ce qui l'avait frappé la première fois c'était les moments d'absences dont il était victime lorsqu'il voyageait au tréfond de son âme pour communiquer avec son ange. Pas une parole et le regard fixe...

Comme Anthéa ! Bon sang, je savais que ça me disais quelque chose. Je suis sûr qu'elle communique avec son ange depuis tout à l'heure, mais par petites doses c'est pour ça qu'on ne le remarquait pas.
Décidément, elle est pleine de surprises...

Namduk nota dans un coin de sa tête qu'il devait en parler à Crovus discrètement.
Il détourna son attention d'Anthéa et s'adressa au père.

-" Dites-moi Nick - je peux vous appeler Nick ? - quel type de soirée nous attend? On m'a dit qu'il s'agissait d'une oirée d'inauguration sans beaucoup plus de détails. Je vous serais extrêmement reconnaissant si vous pouviez éclairer la lanterne d'un vieillard si peu accoutumé aux événements de ce type."

Messages : 147 Date d'inscription : 17/06/2012

Nick appelle une voiture. La limousine s'installe devant vous. Alors que vous prenez les routes aériennes circulant entre les gratte-ciels de Séoul, vous ne pouvez vous empêcher de voir, au fur et à mesure que les étages descende, à quel point la ville devient de moins en moins lumineuse et accueillante. Vous prenez une voie d'accélération et vous engager dans le traffic. Dans la voiture, l'odeur du cuir neuf, la musique électro et l'accoutrement pour le moins éclectique des occupants rends la situation coquasse, ce qui ne semble en aucun cas perturber Mr. Lewbonski qui affiche un grand sourire en toute occasion et pianote à toute vitesse sur son smartphone.

Sentant le climat pour le moins tendu, il lève le regard vers le vieux moine qui lui a adressé la parôle. "Si peu accoutumé aux évènements de ce type". Nickolas lève un regard teinté d'inquiétude avant de se ressaisir et d'afficher un grand sourire.

-"Ne vous en faites pas. Même à votre âge, il y a de quoi s'amuser. D'ailleurs j'ai pris la liberté de vous réserver un costume qui vous attend à notre arrivée. Votre... Organisation, m'a dit que vous n'aviez qu'un rôle d'observation et de protection. Et avec cette tenue ce serait plutôt un rôle de distraction et de dérision !"

Souriant, il espère détendre l'atmosphère... Il continue avec un sourire charmeur

-"My Alibi est un club immense, même pour les standards chinois. C'est un grand évènements. Concerts relayés de manière holographiques où la star apparaît simultanément à trois étages, démonstration d'art martiaux coréen, fontaine de champagne, et je vous parle même pas de la zone VIP... Imaginer les meilleures expériences légales que vous puissiez imaginer. Multiplier ça par deux ou trois... Et vous n'en n'êtes pas encore très prêt."

Usant de son talent de showman, agitant les bras et faisant chanter sa voix, il déclame:

-"Au premier étage, on trouvera la réception, bar et détente. Bar à Chicha, restaurant et ascenseurs. Du deuxième au quatrième, trois énormes discothèques avec chacune leur ambiance, cinquième zone évènementielles avec ring et scène de concert, sixième nouveaux restaurants et karaoké, septième hotel, huitième strip-club, neuvième zone VIP avec zone privée pour discuter et bar, dixième discothèque VIP. C'est là que nous allons ! Et ça va envoyer !"

Messages : 85 Date d'inscription : 13/06/2012 Age : 34

Pendant que Nick jouait le numéro de publicitaire qu'il avait dû déjà jouer des centaines de fois pour la promotion de ce casino, Namduk ne put s'empêcher de jeter un oeil distrait sur la Séoul qui défilait en contre-bas.

Il se souvenait de l'époque où les voitures étaient tirées par des mules ou des chevaux pour les plus riches, les rues crasseuses mais pleines d'une joie de vivre saine, les feuilles des arbres dans les jardins de la ville qui se traînaient paresseusement au gré du vent.

Pas d'électricité, pas de haute technologie. Mais les gens s'en satisfaisaient. Ils étaient heureux. Maintenant les enfants ne voient les arbres que dans les livres d'histoire et les gens se cachent derrière leur sens de la fête pour cacher leur furieuse envie de fuir ce monde...Mais comment en est-on arrivé là? Est-ce pour cette humanité que nous nous battons tous les jours? Ou bien pour l'idée que nous nous en faisons?

Percevant que son interlocuteur avait finit sa tirade et san doute espérait une réaction du vieil homme, celui-ci se dit que faire preuve de honnêteté ne pouvait que faire aller les choses dans le bon sens.

- "C'est une impressionnante bâtisse que vous me décrivez-là, mon ami. J'essaierai de ne pas m'y perdre, ajouta le moine sur un ton amusé.
En ce qui concerne le costume, ne vous dérangez pas pour moi. J'apprécie l'intention, mais à mon âge, vous savez, les habitudes commencent à avoir la vie dure. Et puis, un vieillard comme moi en tenue mondaine dans un endroit peuplé de jeunes gens dynamiques? Quelque soit l'accoutrement, je serai tout de même atypique dans ce paysage.

D'ailleurs, cela me fait penser à la dernière fois où je portais une tenue mondaine. C'était dans mes jeunes années, le traité de Waitangi, je devais approcher les quarante ans. Vous savez, la fougue de la jeunesse, on a envie de voir le monde à cet âge-là.
A l'époque j'avais fraternisé avec un chef maori, Hone Heke de la tribu Ngā Puhi. Quand les Anglais sont arrivés, le contact avait été houleux entre les deux peuples, les occidentaux essayant de s'approprier toutes les terres qu'ils croisaient à l'époque. Hone m'avait demandé d'user de mes talents de diplomates pour calmer les deux populations, ce que je fis avec succès je dois dire.
Dans la réception qui a suivi juste après la ratification du traité, tout le monde était sur son trente-et-un et moi le premier d'ailleurs. Je ne me rappelle pas m'être habillé à l'occidentale avant ce moment et je vous avoue que je me trouvais assez beau.
Mais ce sentiment a vite périclité: à peine sorti du vestiaire, tous les lords anglais, sans doute à cause de mon teint de peau, me tendait leurs vestes et leurs chapeaux. Ils me prenaient pour un domestique, sans savoir qu'ils tendaient leur manteau à l'homme qui leur avait permis de s'installer sur une terre sans massacrer le peuple qui y vivait. Ils ont tous été assez choqués quand j'ai été amené à prononcer un discours, j'aime autant vous le dire !

Enfin bref, désolé, je raconte un peu ma vie, sans doute l'âge qui fait son effet. Mais tout ça pour vous dire, mon ami, que l'habit fait rarement le moine."

Le vieil homme lui décocha un sourire amicale avant de se tourner vers Anthéa:

-"Et toi Anthéa? Contente d'aller t'amuser ce soir? Tes études doivent te prendre un temps fou, non?", questionna le moine tout en se doutant de la vérité.

Après son entrée fracassante, Antéa s'était timidement présentée. Nul doute qu'elle avait été gênée par la remarque de Namduk.
Son père nous avais alors conduit jusqu'à la limousine garée dehors et nous avions entamé notre route vers le lieu e la mission.

Je n'avais pas de choses importantes à dire et me contentais donc d'observer. Je vis qu'Anthéa était gênée par l'ambiance pesant qui s'était installée. Sa relation avec son ange n'était donc pas si fusionnelle que ça après tout. Ce dernier devait certainement lui donner juste assez de courage pour affronter certaines situations mais pour le reste elle était seule.

Tant mieux me dis-je peut-être qu'ainsi j'aurais l'occasion de parler an Anthéa plutôt qu'à un reflet de son ange.

Regardant les rues défilées par la fenêtre, je ris intérieurement alors que Nicolas suggérait à Namduk de porter un costume.
L'évocation de ce vêtement me fit reprendre conscience de mon engonce ment actuel. Décidément, les chemises n'étaient pas faites pour moi.

Observant alors Nicolas, je vis qu'il était stressé. Dissimulant ses appréhensions derrière un masque de gaieté, il doutait pourtant de notre efficacité. Et se demandait très certainement comment se débarrasser de nous afin que nous ne gâchions pas son événement.

Bah... C'est un humain après tout, la peur c'est son quotidien. Le pauvre n'aurait pas tenu une seconde en voyant ce que j'ai vu.

Repensant alors au spectacle macabre de tous mes compagnons morts en antarctique, je me demandais comment j'arrivais aussi bien à supporter ces images. Depuis 50 ans j'arpentais les champs de bataille, et depuis 50 ans des cadavres mutilés de ceux qui avaient autrefois étés mes amis gisaient devant moi. Comment se faisait-il que j'ai toujours survécu? Et pourquoi en redemandais-je toujours après chaque mission?

Par ce que je suis un Paladin, voilà la réponse, je suis un surhomme créé pour défendre la race humaine.

Devant ce constat pour le moins déprimant, j'ouvris le minibar situé entre Anthéa et son père pour saisir une fiole de Scotch.

Rah ces riches, ils mettent un si bon alcool au frais...

Ouvrant la petite bouteille, j'en bu une gorgée avant de me rendre compte que les trois autres occupants de la limousine me fixaient. Visiblement, ma spontanéité les avait choqués.

Prenant alors un ton conciliant je dis:

- Excusez-moi. Je n'ai moi non plus pas l'habitude de ce genre de soirée, et j'adore le Scotch! J'espère que ça ne vous dérange pas si je garde cette fiole? Affichant alors un grand sourire à l'attention de Nicolas, je vis ses traits se détendre. Il devait certainement me prendre pour un alcoolique, et dans le fond il n'avait pas tout à fait tort.

Ayant noté la question de Namduk, je décidais de renchérir afin de changer de sujet.

- Ça doit être assez pratique d'être deux pour les examens non? lançais-je tout en faisant un clin d’œil à Anthéa.

Anthéa est plus occupée par la musique que par le discours du vieux moine. Elle m'empêche de me concentrer sur ses paroles. J'arrive néanmoins à capter quelques mots. Traité de Waitangi, quarante ans, empire britannique...

" Il est entrain de nous faire comprendre qu'il a plus de 200 ans
- Hein ? T'es sérieux Leo ?
- Il n'y a rien de plus détestable que ce genre de discours. Le discours d'un simple humain qui croit avoir tout vu.
- 200 ans, c'est une momie vivante !"

Les Lewbonski père et fille se jettent un coup d'œil, le genre qui voudrait dire :
"Il est bizarre hein ?
- Ouais ! Carrément flippant !"
Mais poliment les deux se taisent et se plongent dans l'examen détaillé du vieux moine. Il ne m'inspire vraiment pas confiance. Aucun des deux ne m'inspirent confiance mais finalement ce ne sont que des humains. À moins que le deuxième ne soit...

"Et toi Anthéa?..."

La gamine croise le regard du sanskrit. Contente d'aller s'amuser ? Hum... Plutôt obligée d'aller à une soirée à laquelle tout le monde la regardera comme une gamine, dans un environnement inconnu et dans lequel elle va s'ennuyer pendant des heures. Non pas vraiment heureuse. Les cours ? Ils ne lui prennent pas plus de temps qu'un autre élève. L'adolescente fait la moue et hausse des épaules. Elle n'a pas vraiment envie de répondre à la question. Elle sursaute lorsque le grand type se penche vers le mini bar entre elle et son père pour en sortir du Scotch. Un nouveau coup d'oeil entre père et fille avant que l'homme ne se justifie.

"S'il commence à boire dès maintenant...
- Il n'en sera que plus facile à éviter." termina Leo, le sourire aux lèvres.

Anthéa se sent observée, elle relève la tête alors que l'homme qui avait dit s'appeler Crovus lui pose une question la terminant d'un clin d'oeil. La jeune fille est gênée et énervée. Pour elle ce genre de question est une manière détournée de connaître sa relation avec Leo et ça c'est PRIVÉ ! Elle prend la mouche et le clin d'oeil qui était sensé détendre l'atmosphère met un point final à son énervement.
C'est pourtant avec une voix plutôt faible et détachée qu'elle lui répond.

"Pratique... Parce que vous trouvez ça pratique vous ?"

Elle croise les bras et s'adosse au siège. J'adore cette gamine. Elle ressemble à ses deux parents en cet instant présent : à sa mère pour le côté peu commode et à son père pour le grand moment de comédie qu'elle nous joue. Elle a du charisme.
À quoi pensait cet homme en lui posant cette question ?
Pratique... Alors que gamine elle a été séparée de ces parents tôt, forcée de m'accueillir et de partager son corps avec moi, coincée dans une organisation aux règles strictes qui lui rabâchaient à longueur de journée qu'elle avait une bombe à l'intérieur d'elle qu'ils avaient gentiment placée et que ça vie ne tenait qu'à un fil. Elle, qui s'est attaché à moi malgré tout parce qu'elle n'avait que moi, présent à ses côtés et qui pouvait la comprendre tout en sachant que je ne lui laisserais pas sa chance au moindre petit accroc. Puis, elle a été libérée de cette organisation par ses parents, et pensant retrouver un foyer aimant elle s'est sentie perdue face à des gens qu'elle aimait par dessus tout mais qui étaient devenus étrangers. Il en avait fallu du temps pour reconstruire ce lien, alors que son père et sa mère se lançaient à corps perdus dans le business tout ça pour elle, pour pouvoir la garder... et aussi pour eux. Et maintenant sa vie se résumait à des parents qui ne parlaient plus qu'affaires et un lycée dans lequel elle était esseulée, arrivant en limousine et entourée de gorilles, si peu d'élèves osaient ou voulaient l'approcher. Et puis il y avait moi. Nous et notre jeu de négociation perpétuel, deux ennemis qui se respectent, deux amis qui se disputent. Enfin, c'est ce qu'elle croit parce qu'elle n'est qu'une humaine et je suis un ange, je sais que j'aurais toujours le dernier mot car je la connais mieux qu'elle ne me connait. Tant et si bien que je prédis la phrase qui va venir juste après...

"Qu'est-ce que vous en savez, de toute manière ?" Toujours la voix faiblarde et douce, presque pensive, blasée au final, alors qu'elle se met à scruter Séoul à travers la vitre de la voiture.

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Le vieillard avait passé suffisamment de temps au contact des humains pour savoir décrypter un minimum de langage corporel.
Et lorsque à la saisie de la bouteille de Scotch par Dimitry, Anthéa sursauta, Namduk comprit qu'ils n'étaient pas seulement indésirables, mais que la personne qu'ils étaient censés observer et urtout protéger avait peur d'eux.

Son ton doux ne pouvait pas le tromper à ce sujet. Elle avait bel et bien peur. Il restait à en trouver la raison.

Si on ne gagne pas sa confiance, la mission se finira mal...

Etait-ce une expression d'une peur refoulée qu'elle éprouvait envers son ange? Une frustration enfouie de se sentir comme une monstruosité de la nature peut-être?

J'ai croisé beaucoup de paladins qui avaient ce sentiment les premières années suivant leur greffe. Même Crovus se base sur un fragment de cette pensée, fragment sur lequel il appuie sa haine.Peut-être est-ce un filon à exploiter pour atteindre Anthéa indépendamment de son ange.

En tout cas, ce ton doux et cette apparente maitrise e soi n'était pas normal. Elle n'avait pas haussé le ton alors que le tandem avait réussi à toucher un point sensible.

J'ai peur que son ange ait plus d'influence sur elle que prévu.

A cette pensée il regarda Crovus, espérant qu'il eut pensé à la même chose.

Maintenant reste à savoir si on doit lui répondre honnêtement ou non. Il s'agirait de ne pas accroître son sentiment de peur.
Pourtant, l'honnêteté reste la meilleure solution. Combien de situations douloureuses auraient pu être évitées par une simple communication.

Ayant perçu que le ton léger qu'il avait employé pour essayer de détendre ses hôtes n'avait pas fonctionné, le bonze s'adapta et pris un ton plus adapté à la situation actuelle:

- "Pratique? C'est à toi de nous le dire. Chaque personne avec une âme de créature divine en eux réagit d'une façon propre à sa personnalité. Car ce n'est pas ton ange qui détermine qui tu es, ne l'oublie jamais. Crovus pourra t'en dire long sur le sujet.
Je vais t'expliquer quelque chose d'important, d'adulte à adulte: Crovus et moi avons été forcé de combattre des personne qui avaient laissé leur créature intérieure prendre le dessus. C'est irréversible. Et je peux t'assurer d'une chose, jeune fille: si cela se produit avec toi, tu ne veux pas avoir affaire à nous ou à l'Organisation, en tout cas je sais que je n'ai pas envie de te faire de mal. Nous sommes là pour te protéger, de ce qui vit à l'intérieur de toi comme des influences extérieures.
Je te fais confiance, tu es une jeune femme forte, peu de gens comme toi auraient réussi à survivre aussi longtemps sans un entrainement poussé.
Si tu nous fais confiance en retour pour t'aider, tu verras que cette soirée se passera sans accroc aussi vite que l'éclair et que tu n'entendras plus jamais parler de nous."

Il y a différentes manières de parler à un adolescent. Anthéa en connait pas mal. On lui a tout fait : la condescendance, la menace, l'avertissement, l'indulgence, la douceur, la flatterie, la moralité...
La jeune fille écoute d'une oreille le moine les lui sortir une à une, l'homme n'a pas dû parler à des adolescents depuis longtemps car il s'enfonce et je le plains.

Tiens, il nous fait comprendre que le dénommé Crovus est un paladin. Un paladin blanc je suppose. Et au vu de la carrure... Un ange de Michel ou Dominique. C'est mauvais... Ça ne me plait pas.

Cela dit, petit à petit je glane des informations, pendant que les deux hommes se font détester par la jeune fille. Allons, ne vous a t-on pas dit que les adolescents sont susceptibles et hargneux ? Celle là particulièrement.

Elle ne détache pas son regard de la vitre.
"Dites moi quelque chose que je ne sais pas déjà..."
De là où elle est, elle ne voit pas son père mais l'a senti se crisper.

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"Si tu nous fais confiance en retour pour t'aider, tu verras que cette soirée se passera sans accroc aussi vite que l'éclair et que tu n'entendras plus jamais parler de nous."

"Dites moi quelque chose que je ne sais pas déjà..."

Nickolas intervient alors, à la fois gêné par le comportement de sa fille et la nonchalence des deux gardes du corps que l'Organisation.

-"Soit aimable ma chérie, ils sont là pour aider"

Il fallait montrer patte blanche. Les meilleurs qu'il disait ? Une momie et un paladin alcoolique... Il suffisait de leur faire confiance pour qu'il s'en aille. Ils livraient déjà beaucoup d'eux même. D'habitude, les hommes de l'Organisation qui venait était pour le moins silencieux, des hommes en noirs, des tueurs.

Nickolas avait du mal à estimer la personnalité des deux personnes assis en face de lui. Mais il pouvait cerner qu'il n'avait pas en face des professionnels de ce genre de mission... Les meilleurs... Mais à quoi ?

"Bon inutile de les fracasser." pensa-t-il. Après tout, il ne font qu'un boulot, n'ont peut être pas choisi d'être là, cela durera 12h et ils seraient débarrassés.

Continuant de pianoter sur son smartphone, il enchaina:

-"Vous avez des enfants vous monsieur... Je ne crois pas que vous m'ayez dit votre nom... Mais enfin peu importe, dites moi en plus sur vos expériences et vos aventures extraordinaire. A un âge aussi avancé que le votre, nul doute que vous pouvez nous éclairer sur le mal que vous affrontez quotidiennement depuis si longtemps. Que pensez vous être les mesures à prendre ?"

Trois intérêts à cette question, détourner la conversation d'Anthéa, mettre le moine en confiance et aussi bien sûr accroître la sécurité pour sa fille. En même temps son smartphone sur lequel il pianotait envoie un message à Anthéa.

-"C koi c meks... Si tu ve kon lé largue tu m'dis, j'appel ta mère et c réglé Razz

"

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"Dites moi quelque chose que je ne sais pas déjà..."

Ok, elle est braquée...génial. Il ne reste plus qu'à attendre qu'elle sorte de sa coquille d'elle-même. Ce genre de situation ne me rassure pas, avec un ange de Raphaël en elle, se renfermer sur elle-même et loin d'être la bonne solution...

-"Vous avez des enfants vous monsieur... Je ne crois pas que vous m'ayez dit votre nom... Mais enfin peu importe, dites moi en plus sur vos expériences et vos aventures extraordinaire. A un âge aussi avancé que le votre, nul doute que vous pouvez nous éclairer sur le mal que vous affrontez quotidiennement depuis si longtemps. Que pensez vous être les mesures à prendre ?"

Le vieux bonze planta son regard dans celui de Nick et oscillait de temps en temps pour se planter dans celui d'Anthéa.

- "Je me nomme Namduk et non, je n'ai pas d'enfants.
Loin de moi l'envie de vous faire peur, mais je préfère être honnête: les créatures qui courront après votre fille ne reculeront devant rien pour arriver à leurs fins. Vous avez affaire aux démons et aux anges, pas à n'importe quel patron de la pègre qu'une simple rançon suffirait pour vous laisser un peu de répit. L'argent ne signifie rien pour eux, seule compte la domination totale des âmes humaines par les uns ou les autres.
Les anges sont très organisés et lorsqu'ils se lancent dans une opération, disons, par exemple pour s'assurer de la possession de votre fille par son ange, ils auront très certainement l'aval de leurs supérieurs, qui seront prêts à intervenir et terminer la partie.
Il y a six mois, nous avons combattu des anges. Et nous avons frôlé la catastrophe de peu à cause de paladins possédés.
Dans l'autre camp, vous avez les légions de l'Enfer, les démons. Plus désorganisés, mais plus violents, beaucoup plus violents. Chaque groupe peut très bien agir sans le consentement de ses supérieurs, ce qui les rend extrêmement dangereux et imprévisibles.
Et cette guerre d'influence se déroule sous vos yeux tous les jours sans que vous ne vous en rendiez compte.
Ce soir, vous pouvez être sûr que tous les contractants et les possédés de l'Asie voire du monde seront présents pour jeter un oeil à votre fille, car une Paladin laissée en dehors du joug de l'Organisation c'est typiquement le genre d’événement qui attire ces créatures et je peux vous assurer que ce n'est pas une bonne chose.
Heureusement pour vous, les gentils sont de votre côté. Profitez-en.
Pour ce qui est des mesures, je laisse Crovus en dire plus à ce sujet."

Lorsque je pose ma question Anthéa s'énerve, puis se referme sur elle-même. Je me sens un peu largué, l'objectif était l'exact opposé de ce qui venait de se passer.
Regardant la ville défiler par la fenêtre, je réfléchis à ce qui venait de se passer.

Anthéa est une ado, et toi vieux bougre tu n'es qu'un guerrier qui vit dans un autre monde, à quoi t'attendais-tu?
Peut-être qu'une autre approche marcherait, mais je n'ai aucune foutu idée de la façon de procéder

Tout en réfléchissant, j'entendis Namduk s'adresser à Anthéa. Mon ami avait changé de discours, et s'adressait maintenant à elle comme une adulte.

C'est peut être ça la clé, lui donner de l'importance. Après tout elle ne doit pas se rendre compte à quel point elle est extraordinaire. De son point de vue les choses doivent être bien différentes.

Sans même regarder Namduk, Anthéa lance une phrase dédaigneuse.

Elle ne veut plus parler? Ok laissons là tranquille.

Namduk se mit alors à discuter avec le père de la jeune fille. Le mettant en garde contre les dangers qui nous attendaient. J’espérais au fond de moi que Nickolas ne sous estimais pas les paroles de NamduK, ces dangers étaient réels et les négliger aurait des conséquences dramatiques.

Le bonze se retourna alors vers moi, m’incitant à prendre la parole pour expliquer les mesures à prendre afin d'assurer la protection d'Anthéa et de son père.

- Tout d'abord il est impératif que vous fassiez ce que nous vous disons. Si un danger apparaît il est plus que probable que nous le voyons venir bien avant vous. La confiance est la clé du succès ici. Je sais que c'est beaucoup demander sachant que nous venons à peine de nous rencontrer mais croyez-moi, c'est crucial.

Marquant une pause pour appuyer mon propos, je constatais qu'Anthéa s’était quelque peu détendu. Surement le fait de ne plus être au centre de la conversation.
- Dans les faits vous agissez comme vous avez prévu, vous faites ce que vous avez à faire et vous ne vous occupez pas de nous. On se charge du reste.

L'autre tête de mule fixe toujours la fenêtre du taxi alors que le vieux moine parle. Dommage j'aurais aimé l'observer. Elle ne veut plus le regarder. Elle veut se détacher de la conversation comme si elle n'était pas concernée. Lorsqu'elle entend le premier "votre fille" elle voudrait qu'il ne s'agisse pas d'elle.

Et voilà qu'il y va : "s'assurer de la possession de votre fille par son ange", "paladins possédés", "les légions de l'Enfer, les démons. Plus désorganisés, mais plus violents, beaucoup plus violents"

Le jeune fille essaye de ne pas se faire submerger par le stress.
Bien présenter. Ne pas décevoir papa. Faire semblant de s'amuser. Être charismatique. Ne pas se laisser marcher sur les pieds. Sourire. Faire face à maman. Ne pas se laisser bouffer l'âme. Ne pas mourir.
Elle fait la liste de tout ce qu'elle va devoir accomplir ce soir, le sang battant à ses oreilles, un mal de ventre apparait. Bon sang, ils me l'ont stressée.

"Tu ne devrais pas être paranoïaque, ça va être tranquille. Chiant, mais tranquille."

Elle ne répond pas. Aaah, ils me l'ont stressée et dès qu'ils vont voir son air blanc et mal-à-l'aise ils vont me le mettre sur le dos. Elle prend sur elle, et met en œuvre toute sa volonté pour se reprendre. Le paladin lui explique les mesures qu'ils vont prendre pour leur sécurité. Ça pourrait se résumer à : vos vies sont entre nos mains, alors priez.

Anthéa, j'espère que tu ne t'inquiètes pas. Tu sais bien que je te protégerais contre les démons. Je te protégerais contre les anges aussi. Tu n'auras plus à stresser, tu n'auras même plus à penser tu sais....

"Tu vois, Monsieur Muscle te protègera..."

En temps normal j'aurais eu le droit à une réponse à ma plaisanterie mais elle se terre dans un mutisme. Pfff, une vraie tête de mule, comme je l'avais dit.

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"-Ce soir, vous pouvez être sûr que tous les contractants et les possédés de l'Asie voire du monde seront présents pour jeter un oeil à votre fille, car une Paladin laissée en dehors du joug de l'Organisation c'est typiquement le genre d’événement qui attire ces créatures et je peux vous assurer que ce n'est pas une bonne chose.
Heureusement pour vous, les gentils sont de votre côté. Profitez-en."

Les gentils... C'est ça qu'il venait de dire. Nikolas pensait avoir des professionnels à ses côtés, pas des gentils... Il était au courant pour les anges et les démons, il savait le danger, il en avait totalement conscience. Mais il fallait enlever ses craintes parce que les "gentils" étaient là... Le petit discours du moine avait réussi à fendre le sourire généralement imbattable de Nikolas. Néanmoins, le Paladin semblait avoir plus d'assise sur la situation. Plus rassurant, avec un charisme net, il semblait plus en maîtrise, plus pro. Peut être qu'il n'aurait pas à les esquiver toute la soirée. Lui tout du moins...

-"Dans les faits vous agissez comme vous avez prévu, vous faites ce que vous avez à faire et vous ne vous occupez pas de nous. On se charge du reste."

Retrouvant son sourire, il approuve d'un signe de tête avant d'ajouter.

-"Celà me fait plaisir de vous avoir à nos côtés. Je suis persuadé que tout va bien se passer. Je sens que ce genre de soirée n'est pas votre tasse de thé, mais ne vous en faites pas... Des gens comme moi savent rendre une fête intéressante. Vous vous y ferez vite ! Nous arriverons bientôt"

En effet, la voiture commence à se ranger à la suite d'une série de voitures de luxe. Les bruits de la fête se font déjà entendre alors qu'en hologramme au dessus de l'entrée se dessine : MY ALIBI. Une foule de plusieurs centaines de personnes est assemblée à l'entrée que les gardes de sécurité font rentrer progressivement. L'allée centrale, décorée d'un tapis rouge, mène à un escalier de quelques marche directement dans le club. Une dizaines de gorilles filtrent cette entrée VIP qui mène droit à un bureau de réception. La sécurité à l'air d'être performante. Vous distinguez aisément que les videurs portent des tasers et autre armes non-léthale, et dans leurs mouvements ne sont pas les premiers venus. C'est assez classique pour ce genre d'évènement, même si pour Crovus et Namduk, c'est la première fois qu'ils y assiste en "live". Votre voiture s'approche doucement alors que des invités extravagant descendent de la voiture devant vous. Une jeune femme koréenne, sublime dans sa robe de soirée.

Sick Beat (Anthéa, Crovus, Namduk) Exnrm310

Sick Beat (Anthéa, Crovus, Namduk) Exnrm310

Les flashs explosent à son approche et les smartphones se dressent pour capturer l'avance de cette jeune femme qui, étrangement, vient seul, suivi simplement par deux hommes en costumes à la démarche très militaire.

Nikolas commente alors:

-"Hyosung, une des plus grande Pop-star du moment en Corée... Je vous suggère de profiter de cette opportunité et de faire sa connaissance au cours de la soirée, elle sera bien entendu en VIP mais donnera un concert samedi soir."

C'est à votre voiture de s'arrêter. Il demande alors:

-"Une dernière chose à ajouter avant d'aller à une soirée dont vous vous souviendrez à jamais ?"

- Une dernière chose à ajouter avant d'aller à une soirée dont vous vous souviendrez à jamais ?

Nikolas a décidément le sens de l’humour pensais-je en observant le grand sourire qui s'affichait sur son visage. Quel que soit la façon dont elle se déroulera, cette soirée ne s'effacera pas ainsi de nos mémoires.

- Oui maintenant que vous me le dites pourriez-vous me signer ça?
Dis-je en saisissant la pochette de son dernier album.
- Au cas où j'ai besoin d'un service de quelqu'un à l’intérieur je pense que ce genre de chose peut être utile.

Refermant ma fiole de scotch à moitié pleine pendant que Nikolas signait la pochette, je la glissais dans la poche intérieure de mon veston. Récupérant l'album signé, je le glissais dans une autre poche avant de sortir du véhicule. Inspirant une bouffée d'air frais j'observais les alentours.

Le bâtiment était immense et s'élevait sur au moins deux douzaines d'étages. La discothèque était desservit par une route de densité moyenne par laquelle nous venions d'arriver. Toutefois vu la taille du lieu je n'avais aucun doute qu'un autre point d'accès était présent à l'arrière du bâtiment.
Un coup d’œil à la file d'attente confirma mes soupons. J'estimais le nombre de personnes qui attendaient à une centaine. Impossible qu'il s'agisse là de la seule entrée.
C'était positif, si les rejetons de monsieur D ou de Lulu tentaient quelque chose nous aurions plusieurs possibilités de sortie.

Les gardes de la sécurité n'étaient pas nombreux à la porte d'entrée mais l’accès VIP en était truffé.

De nos jour on se soucie plus de montrer qu'il y a des gardes plutôt que de les rendre vraiment utile pensais-je. Ces humains sont costauds cela dit, et ils connaissent les bons gestes. C'est toujours ça de pris, même s'ils n'ont aucune chance de voir arriver la menace qui pèse sur nos têtes

Maintenant que le repérage extérieur était fait, je me retournais vers la limousine pour ouvrir la porte aux autres occupants.

Messages : 85 Date d'inscription : 13/06/2012 Age : 34

-"Une dernière chose à ajouter avant d'aller à une soirée dont vous vous souviendrez à jamais ?"

Namduk laissa son ami répondre et sortir en premier pour vérifier les lieux.
Crovus avait en effet beaucoup plus l'air d'un garde du corps que le vieux moine. Si des possédés les observaient depuis l'extérieur, les chances étaient plus grands que le vieil homme soit considéré plus comme un invité que comme un garde du corps.

Un peu d'effet de surprise ne fera pas de mal, même si je doute qu'il tienne longtemps si on tombe dans un traquenard...

Crovus ouvrit la porte et Namduk sorti en dernier.
C'était la première fois que Namduk assistait à un défilé de star. Les flashs des appareils photos produisaient une lumière intense et fugace, semblables à de petites explosions.
Les seuls mots qui lui vinrent spontanément à l'esprit en regardant ce spectacle furent:

- "Que la Lumière soit..."

Il laissait à Crovus le soin de s'occuper des aspects techniques et stratégiques. Namduk, lui se concentrait déjà sur les personnes venues en masse sur les lieux et les photographes qui n'allaient pas tarder à se précipiter sur eux afin de les éblouir de leur sagesse éphémère.
Il scrutait le visage de la foule, essayant de repérer des Eveillés dans le tas et essayant de deviner les intentions des autres.
Beaucoup semblaient être excités, à un point proche de la frénésie, ce qui laissait Namduk perplexe.
.

Le signal du début de soirée est lancé par son père. Anthéa est pétrifiée par la scène qui se déroule sous ses yeux, les flashs crépitent et l'aveuglent.

"Bon sang,... Les humains sont tellement inutiles !
-Leo... Qu'est-ce que je dois faire ?
- Ne t'en fait pas, ils sont idiots, avance tranquillement. Tu n'as pas à être impressionnée."

Elle avance sur le tapi rouge, hésitante, ses jambes tremblantes, projetée malgré elle sous les projecteurs. Elle tente de suivre maladroitement son père, qui a l'air dans son élément. Voici qu'il montre un visage décontracté et rieur et que les caméras en redemandent, voilà un endroit dans lequel il trouve un public à ses blagues, qui contrairement à sa femme et sa fille apprécit les âneries de Nick.

"Nick ! Nick !! De qui est votre costume ? Qui l'a désigné ?
- Voyons, c'est mon corps d'athlète qui habille le costume pas l'inverse...".

Il rit.

"Nick, vous allez faire un live de feed me ce soir ?
-Si vous êtes sages"

Anthéa ne sait pas quoi faire, rester près de son père sous le feu des objectifs et risquer de se faire remarquer ou bien continuer seule sur cet immense tapi rouge ? Lorsque soudain, vient la question redoutée :

"Qui est cette jeune fille qui est sortie de la voiture avec vous ? Votre nouvelle conquête ?"

Anthéa est abasourdie par cette dernière phrase et l'attention soudaine qu'on lui porte, et qui la rend muette. Son père se retourne vers elle et l'attrape par les épaules pour la rapprocher de lui. Il pose les yeux sur elle, et fier déclame :

"C'est ma magnifique fille, vous ne trouvez pas qu'elle a mon charisme ?"

Anthéa sent ses joues rossir, et son père réalise qu'il doit libérer sa fille de toute cette attention.

"Merci pour vos questions"

Il entraîne sa fille et ses étranges gardes du corps vers l'entrée de la boîte alors que les journalistes et les fans l'interpellent tout au long du chemin.

"Le plus dur a été fait non ?
- Sûrement, oui. Le reste ne sera que danse et formalités."

Je n'ose pas briser son moral dès maintenant, nous passons tout juste la porte d'entrée, elle ne peut plus reculer maintenant.

"Tu t'en es bien sortie, tu peux compter sur mon aide pour t'aider à garder ton sang froid.
- Merci Leo."

Messages : 147 Date d'inscription : 17/06/2012

Nikolas était effectivement à son aise. Les flashs pleuvent sur son sourire impeccable et son charisme magnétique, mais travaillé, suffit à attirer l'attention sur lui. Néanmoins, lorsque sa fille est mis sur le devant de la scène, il prend rapidement son rôle de père et sait s'esquiver avec la grâce et le naturel qui font de lui un homme du monde. Trois gardes s'approchent de lui.

-"Monsieur Lewbonski, si vous voulez bien nous suivre ainsi que vos invités."

Progressant sur le tapis rouge, vous voyez quelques personne dans la foule sortant leurs téléphones pour photographier les invités. Alors que le groupe s'arrête au seuil, Namduk remarque dans la foule une jeune femme, une européenne au cheveux noirs teinté de rouge, en tenue de soirée provocante posée tentant de coupé la file avec un groupe d'amies.

Sick Beat (Anthéa, Crovus, Namduk) Untitled_by_milliganvick-d6gdrjf

Sick Beat (Anthéa, Crovus, Namduk) Untitled_by_milliganvick-d6gdrjf

Le vigile ne semble pas vouloir céder et leur indique le bout de la queue d'un air bourru. La jeune fille se détourne alors, visiblement frustré, mais alors son regard croise celui du vieux moine, ils s'observent quelques secondes. Un symbole brille sur son front d'une lumière blanche, une harpe. C'est indéniablement une possédée. Faisant un rapide clin d'oeil et un sourire aguicheur, elle s'écarte, disparaissant dans la foule. Le moine reste figé un instant, cherchant à la retrouver, mais une tape amicale le ramène à la réalité.

-"Alors mon vieil ami ? On commence déjà à regarder la boutique ? Allez nous devons y aller, la fête ne nous attendra pas !"

Décochant comme une flèche son sourire le plus resplendissant, il se tourne vers le chef de la sécurité, un grand asiatique au physique d'armoire normande dont les yeux perçant dépasse de lunettes noires alors qu'il fait passer les pass VIP dans une machine de contrôle.

-"C'est bon, vous pouvez avancer..." dit il dans un anglais parfait "Bienvenue à My Alibi Mr Lewbonski. Je suppose que ces messieurs sont vos gardes du corps. Je m'appelle Lee Sang-Hyeok et je suis chef de la sécurité. Si vous avez des questions, n'hésitez pas. D'ailleurs voici vos pass."

Remettant à chacun d'entre eux une petite carte à puce, il ajoute :

-"Ces pass sont des pass VIP, ne permettent pas de pénétrer dans l'ensemble du bâtiment, escalier de service, cuisines etc... Hors, Mr Lewbonski avait demandé pour vous des pass complet comme pour lui même. Effectivement, étant donné que vous être ses invités il n'y a aucune raison pour que vous ne puissiez pas vous aussi vous déplacer à votre gré dans toute la structure."

Se tournant vers Nikolas, il dit en baissant légèrement la tête en signe de respect :
-"Je m'excuse humblement pour cette erreur. Puis je vous emprunter vos invités quelques instants afin de rectifier ce malentendu ?"
-"Je ne préfère pas, ne pouvez vous pas faire cela à distance. Vous voyez bien que mes invités ne sont pas venus là pour ça. Votre club ne commence pas sur une très bonne impression j'en ai peur."
-"Monsieur cela ne prendra qu'un instant, je vous l'assure. Ce n'est que la procédure. Ces pass complet doivent être dispensés avec attention, nous avons besoin de l'empreinte digitale de vos invités et votre femme ne leur as laissé que des pass VIP..."
-"Ah mais laissez ma femme en dehors de tout ça !" répondit il d'un air amusé "C'est tout de même moi qui commande et oui, j'ai envie que ces messieurs puisse profiter de la totalité de ce que votre club peut offrir."
-"J'espère que quelques bouteilles de champagne offerte pourront alléger le désagrément que ce malentendu a causé à vous et vos illustres invités"
-"Sans aucun doute..." Nikolas se tourne alors vers Namduk et Crovus. "Voulez vous bien les suivre ? Nous ne bougeons pas d'ici."
-"Il n'y en a que pour quelques minutes, je vous l'assure, mes hommes vous accompagneront."

Trois gardes vienne alors depuis le lobby d'un pas rapide, saluant d'un signe de tête le petit groupe. Le hall est grand, rayonnant. Des écrans et des hologrammes illumine le plafond et les murs d'une ambiance rouge et jaune tandis qu'à la réception, des groupes de jeunes gens paye leur entrée. Une deuxième file d'attente sur le côté amène jusqu'à ces comptoirs où des hôtesses coréennes aux formes avantageuses font négocier des prix d'accès par étage, par soir ou par privilège. Les tarifs sont très rapidement dégressifs mais dépendent surtout des options achetées. Les gardes vous indique une porte sur le côté, elle même gardée. Au dessus, vous pouvez lire, Espace Pro.

Suivant Nikolas, je détourne le regard des photographes pour observer la foule à l'entrée de la boite de nuit. Cette dernière n'a pas beaucoup grossit depuis ma dernière vérification. Cependant, une possédée semble tenter de négocier pour dépasser tout le monde. Jetant un coup d’œil à Namduk pour vérifier si ce dernier avait noté sa présence, je constate d'après le regard qu'il lui lance que cette possédée ne le laisse pas indifférent. Peut-être se connaissent-t-il?

Namduk me parlera de ça s'il estime que c'est nécessaire pensais-je alors que la femme s'éloignait du garde.

A l'entrée du club nous accueil un grand Coréen aux lunettes noir. D'après l'attitude que les autres gardes ont envers luis je constate qu'il s'agit du chef de la sécurité.

S'adressant à nous d'un ton polis et quelque peu gêné, il nous explique qu'il y a eu un malentendu et que nos pass ne sont pas en ordre. Nous devons aller dans son bureau pour qu'il les mettent à jour.
Nikolas, clairement contrarié par ce contre temps, s'adresse à nous d'un ton désabusé pour nous inciter à faire vite.

- "Voulez vous bien les suivre ? Nous ne bougeons pas d'ici."
- "Il n'y en a que pour quelques minutes, je vous l'assure, mes hommes vous accompagneront."

Alors que Nikolas nous invite à suivre les responsables de la sécurité je prend la parole.

- Il n'est pas très prudent de vous laisser seul. Vos gardes devraient rester avec vous pendant que nous nous chargeons de ça.

Tout en me dirigeant vers la porte d'entrée de l'Espace Pro, je lançais au Sanskrit:

Tu viens ? Il ne faudrait pas mettre notre VIP en retard

Messages : 85 Date d'inscription : 13/06/2012 Age : 34

Ils étaient maintenant tous les quatre en haut des marches. Visiblement les photographes n'avaient pas l'intention de s'arrêter au comportement protecteur de Nikolas envers sa fille.

De vrais rapaces ceux-là....Anthéa sa nouvelle conquête? Un homme de son âge, marié, l'enfant de 16 ans avec qui il se montre ne peut donc qu'être sa petite-amie. Non mais quel genre d'esprit malade pourrait en arriver à cette conclusion ?

Mais alors que cette pensée lui traversait l'esprit en lui laissant un sentiment de dégoût dont son esprit se débarrassa par pur réflexe, une jeune et jolie jeune femme, Caucasienne se présenta au garde, lui murmurant quelque chose. La réaction du vigile ne se fit pas attendre et la jeune femme fut priée de faire la queue comme les autres.
Mais, elle faisant demi-tour et le Sanskrit détournant son regard du photographe, les yeux des deux Eveillés se croisèrent.
L'instant fut bref, mais intense.
Un symbole dessinant une harpe brillait d'un éclat blanc doré sur son front.
Elle lui cligna de l'oeil et, dans le temps d'un battement de paupières, Namduk la perdit de vue.

Il essayait désespérément de la retrouver du regard mais elle avait complètement échappé à ses sens.
Une main l'attrapa amicalement au niveau de l'épaule. C'était Nikolas.

Une discussion entre leur hôte et le chef de la sécurité, dont l'envergure atteignait les trois ou quatre Namduk, avait commencé et Nikolas semblait agacé, même sous son apparente bonne humeur permanente.
Le moine n'entendait la conversation que d'une oreille, il comprit qu'il s'agissait de suivre des gardes pour gagner un accès complet au complexe. En revanche, il était plus concentré sur le jeune femme aperçue quelques secondes auparavant.

Gabriel...Je n'aime pas ça. Qui sait ce qu'elle a bien pu murmurer à ce vigile à l'instant. Des paroles empoisonnées sont une bien meilleure armes que les poings. Déjà deux personnes à surveiller alors que nous venons à peine de franchir le pas de la porte...
Et les autres qui nous demandent de laisser nos cibles sans protection pour des formalités administratives, c'est suspect.
Crovus semble pourtant acquiescer. Je vais faire confiance à son instinct, il est meilleur que le mien dans une situation pareille.
De toute façon, nous n'avons pas vraiment le choix, si quelque chose se trame ou arrive à Anthéa ce serait idiot d'être freiné pour une histoire d'accès.
En revanche je pensais l'Organisation plus à même de s'occuper de ce genre de détail...

Le vieil homme emboîta donc le pas de Crovus, prêt à intervenir si jamais les gardes tentaient quelque chose.
Juste avant d'arriver dans la pièce - encadrée par deux autres gorilles - Namduk tapota son ami du coude.

- Il faudra qu'on parle, lui murmura le Sanskrit en appuyant ses quelques mots d'un regard lourd de sens

Anthéa fait très peu attention à la discussion que son père a avec le garde à l'entrée. Elle se concentre encore sur la foule, ses oreilles sont saturés tout un coup de cris très aigus, comme si toutes les filles de la ville avaient eu leurs ovaires prêts à exploser au même moment.

«Aaaaah, mes tympans...»

Elle se retourna vers le point d'arrivée des limousines, curieuse, essayant de sonder quel était l'origine de l'émeute et de la montée d'œstrogènes.
Puis elle le vit... Manteau de cuir, marcel blanc et slim en jean. Un petit gamin qui se prend déjà pour un homme. Il slalome sur le tapi rouge, signe des autographes, prends la pose, fait pleurer des filles. Et Anthéa...

« Non... Non c'est pas lui ! »

Son père tourne vers elle des yeux étonnés.

« Hiii... »

Elle met ses mains devant sa bouche et sautille, puis se retourne vers son père l'air désespérée:
« Comment je vais faire ? Comment je vais faire ? J'aurais dû mettre une robe de soirée !! »

Elle débite ces paroles d'un air maladif, comme si c'était la fin du monde.
La jeune fille ne se sent plus, d'autant que le gamin s'approche inexorablement de l'entrée.
Elle se retourne juste à temps pour le voir passer à côté d'elle, la regarder et puis sourire d'un air faux. Le clin d'oeil qu'il lui adresse finit de la rendre folle.
Sick Beat (Anthéa, Crovus, Namduk) Tumblr_mcdcpmqUuJ1rvf51z

Sick Beat (Anthéa, Crovus, Namduk) Tumblr_mcdcpmqUuJ1rvf51z

La gamine se retourne vers son père rapidement :
« Il faut que je lui parle, sinon je vais en mourir ! »

Et avant même qu'elle ne lui laisse le temps de répondre, elle s'engage à sa suite par la porte d'entrée...

Messages : 147 Date d'inscription : 17/06/2012

Se dirigeant vers l'espace pro, Lee Sang-Hyeok ainsi que ses trois compères s'approche de la porte après avoir passé leur badge. Dans un bruit d'électronique, vous entendez le verrou magnétique se déclencher et la porte s'ouvrir sur un long couloir d'un quarantaine de mètres. Vous constatez que des caméras de sécurités sont disposés un peu partout. Vous voyez qu'il y a beaucoup de passages avec un monte-charge et un ascenseur de service sur votre droite et des portes vers ce qui semble être des loges sur votre gauche. C'est tout droit vers une seconde porte que Lee vous emmène, usant à nouveau de son badge pour déverrouiller l'entrée. Il ouvre la porte qui donne sur une salle composite. Un billard, quelques canapés et quatre bureaux avec des ordinateurs. Deux types pianotent sur des ordinateurs, donnant des instructions en coréens et en anglais dans leur oreillette tandis que deux autres semblent prendre quelques précieux instants de repos, avachis sur les canapés.

Lee vous indique alors deux chaises prêt d'un des bureaux. Il s'assoie en face de vous alors que deux de ses gorilles se place derrière vous et le dernier ferme la porte.

-"Bien... Maintenant que nous sommes un peu plus tranquille, j'ai reçu comme information spéciale de ne pas vous laisser rejoindre la soirée tant que vous ne serez pas présentable et ayez montrer patte blanche. Madame Lewbonski a été d'une clarté cristalline sur ces points. Je suis profondément désolé du désagrément causé soyez en assuré. Aussi, je vais vous demander humblement de bien vouloir rester ici avec nous quelques minutes afin de discuter des détails." Lee semble vraiment désolé de la tournure que prenne les évènements. Il ne semble pas être dans son habitude d'importuner des clients...

Le garde qui avait fermé la porte tantôt ouvre un des placards de la salle, en sortant un costume neuf portant encore l'étiquette du dry cleaner. Il le présente en inclinant la tête à Namduk.

-"Si vous voulez bien vous permettre" poursuivit Lee. "Je vous conseille les toilettes juste là..." Sortant un appareil de reconnaissance digitale, il le posa sur son bureau et se met à pianoter "Je vais m'occuper d'upgrade votre accessibilité monsieur... Crovus c'est ça ? Si vous voulez bien poser vos cinq doigts sur le moniteur..."

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Dans le hall Nikolas entend le cri suraigu, trop familier, qui perce soudain l'air. La jeune pop star Alan Wake, jeune étoile montante de la pop destinée aux adolescent... Il venait d'arriver derrière eux. Décochant un regard à droite, un sourire à gauche, le jeune garçon connait les rudiments du métier. Se dirigeant vers l'ascenseur, entouré d'un groupe de fan retenu difficile par deux gardes du corps, il ne voit pas Anthéa se précipiter vers lui. Elle arrive à se faufiler, à s'approcher... Il s'arrête un instant et leurs yeux se croisent. Un clin d'oeil supplémentaire.

Nikolas voit sa fille débouler, mais ne la retient pas. Il sourit, il sait qu'elle a besoin d'espace, et que ses lubies d'adolescente la protège de sa propre monstruosité. Elle a besoin de ça... Il reste en retrait. Se doutant que Alan se dirigera vers le neuvième étage, la partie VIP, il crie à sa fille.

-"Soit bien sage, je préviens ta mère, elle t'attend là haut. Je récupère nos deux amis."

» Pustules et Canicule (Crovus, Namduk Lekshey, Duncan Ereldin)
» Pustules et Canicule (partie 2) (Crovus, Namduk, Duncan, Dimitry)
» A la base du désespoir (Crovus, Dimitry, Duncan, Namduk, Cataclysme)
» To beat, or not to beat (Romuald Barde, Dimitry)
» Anthéa Lewbonski